Les athlètes s’entraînent et concourent partout dans le monde, et ils peuvent parfois se trouver confrontés à des conditions environnementales difficiles que ce soit chez eux ou pendant leurs déplacements. L’athlète qui s’entraîne l’hiver en Russie ou dans le Midwest américain doit affronter le vent, la neige et un froid mordant. Celui qui s’entraîne l’été en Arabie saoudite devra, quant à lui, affronter des températures allant jusqu’à 50°C et un taux d’humidité élevé. Quelle que soit la situation, les athlètes apprennent à gérer ces contraintes et ils mettent un point d’honneur à ne jamais rater une session pour cause de mauvaises conditions météorologiques. Les athlètes doivent parfois concourir dans des conditions très différentes de celles auxquelles ils sont habitués, ce qui peut poser des problèmes particuliers. Ces dernières doivent être considérées comme des défis, et il est possible d’adopter des stratégies nutritionnelles pour aider les athlètes à supporter des conditions extrêmes.
Particularités d’un entraînement par temps chaud
La plupart des athlètes apprécient la possibilité
de s’entraîner et de concourir par temps chaud,
conditions qui peuvent néanmoins s’avérer
difficiles, notamment pour les athlètes des sports
d’endurance et d’équipe.
Les sportifs habitués aux climats froids auront
besoin d’une période d’acclimatation à la chaleur
avant de pouvoir concourir dans des compétitions
importantes par grandes chaleurs. Il est également
essentiel que ces athlètes se soient familiarisés à de
pareilles conditions pour savoir comment adapter
leur entraînement, adopter les bonnes stratégies de
compétition, modifier leurs habitudes d’hydratation
et leurs mode de vie s’ils sont soudainement
confrontés à des températures élevées.
L’acclimatation à la chaleur s’effectue au moyen
de séances d’exercice de 60 à 100 minutes, avec
quelque 10 à 12 sessions à intervalles de deux à
trois jours maximum.
Les athlètes qui ne sont pas habitués à la
chaleur doivent prendre conscience des
changements à apporter à leur routine :
Il pourra s’avérer nécessaire de modifier
l’échauffement et d’alléger la tenue pour éviter
une élévation trop importante de la température
du corps et une transpiration excessive avant le
début de la compétition.
Des sources supplémentaires de liquides
peuvent s’avérer nécessaires, notamment des
boissons fraîches contenues dans des bouteilles
isothermes.
Les boissons sportives sont caloriques. Dans
la mesure où un apport trop élevé en calories
peut altérer l’équilibre énergétique de l’athlète,
l’ingestion de ces produits doit s’inscrire dans
un plan nutritionnel global.
Particularités d’un entraînement par temps froid
Par temps froid, de nombreux athlètes oublient
leurs besoins liquidiens en considérant que le
besoin de compenser des pertes dues à la
transpiration est minime. Or, le débit sudoral peutêtre élevé en cas d’entraînement intensif et
provoquer des baisses de performance, surtout
si le manque d’hydratation s’étend sur plusieurs
séances. Les athlètes pratiquant des sports de
haute intensité auraient intérêt à surveiller leurs
pertes liquidiennes pendant l’entraînement et les épreuves afin de savoir évaluer leurs besoins
réels en liquides et leurs moyens de les
satisfaire.
Les apports liquidiens durant l’exercice sont
l’occasion d’un apport simultané en énergie –
par exemple sous la forme de boissons pour
sportifs contenant une préparation glucidique à hauteur de 6-8 % et permettant de couvrir
simultanément les besoins en énergie et en
liquides lors de sports pratiqués dans un
environnement chaud. En revanche, par temps
froid, les besoins en énergie sont généralement
stables durant une épreuve tandis que les
besoins liquidiens sont moins importants que sila même épreuve se déroulait dans un
environnement chaud. Par conséquent, de
nombreux athlètes compensent leurs pertes énergétiques au moyen de boissons plus
concentrées en glucides – leur teneur glucidique
allant quelquefois jusqu’à 25 % – ou ajoutent
des gels glucidiques et des aliments solides
au menu de l’épreuve. Des essais faits durant
l’entraînement permettront aux athlètes
d’élaborer le programme qui leur convient
pour leur journée de compétition.
Se mouvoir sur la neige et la glace est plus
compliqué que de courir sur un terrain normal et
comporte un risque plus élevé en termes de
blessures et d’accidents. Il semble évident qu’un
athlète fatigué risque davantage et que, par
conséquent, les athlètes s’entraînant sur la glace
et la neige doivent activement veiller à maintenir
leurs réserves hydriques et énergétiques durant
les exercices prolongés et en période
d’entraînement intensif. Si le site d’entraînement
se trouve dans une zone isolée, il faut parfois
faire preuve d’imagination pour qu’une quantité
adéquate d’aliments et de boissons soit à la
disposition des athlètes pour leur assurer une
récupération rapide après l’effort.
Particularités d’un entraînement à moyenne
altitude
Les conditions atmosphériques froides et
sèches à moyenne altitude sont susceptibles
d’occasionner des pertes d’eau par la
respiration. Les pertes liquidiennes à moyenne
altitude peuvent être largement supérieures à
ce qu’elles représentent au niveau de la mer.
Les athlètes de sports d’hiver devraient
surveiller de près leur hydratation tout
au long de la journée et durant les séances
d’entraînement ainsi que chaque fois qu’ils
montent à une altitude supérieure. Il sera peutêtre
nécessaire de revoir leurs habitudes de
boire de manière à assurer la compensation
des pertes hydriques.
L’effort en altitude augmente les besoins en
glucides et il est dès lors nécessaire d’appliquer
une stratégie de compensation plus déterminée,
aussi bien durant l’entraînement que tout au
long de la journée.
La montée à des altitudes supérieures est de
nature à accroître le risque d’un dommage
oxydatif durant l’exercice et à favoriser des
mécanismes adaptatifs consistant à augmenter
l’érythropoïèse (formation de globules rouges).
Aussi les athlètes devraient-il veiller à
consommer des fruits et des légumes, pour
obtenir les antioxydants nécessaires, ainsi que
des aliments riches en fer. Il peut être utile de
vérifier le taux de fer dans le sang avant de se
rendre en altitude.
Particularités d’un entraînement en cas de
mauvaise qualité de l’air
Les athlètes doivent souvent concourir dans les
environnements pollués des grandes villes et sont
confrontés à des niveaux élevés de fumées, de
smog et de poussières. Ces conditions peuvent
poser des problèmes particuliers aux athlètes qui
souffrent d’affections respiratoires telles que
l’asthme. Par ailleurs, les athlètes et le personnel
d’assistance peuvent connaître des problèmes
respiratoires mineurs dans certains environnements.
Il semblerait que des antioxydants puissent
contribuer à réduire la sévérité des symptômes en
désactivant les radicaux libres produits en réponse
aux polluants ambiants, mais cela n’a pas encoreété prouvé. Néanmoins, il semble évident qu’un
apport adapté en légumes et en fruits frais garantit
de meilleures défenses contre l’oxydation.