L’apport énergétique quotidien d’un athlète couvre
ses besoins immédiats en énergie (fonctions
physiologiques, activité et croissance) et alimente
ses réserves énergétiques. Ces dernières
remplissent un nombre de fonctions importantes
en rapport avec la production de l’effort dans la
mesure où elles contribuent :
aux dimensions et au physique (par exemple,
masse grasse et masse musculaire);
aux fonctions (par ex. masse musculaire);
au substrat énergétique de l’effort (par ex. :
glycogène musculaire et hépatique);
De nombreux athlètes cherchent à manipuler
ces facteurs de manière à s’assurer des
caractéristiques favorables à leur sport. Dans
la plupart des cas, il s’agit de modifier le
poids corporel, de réduire la masse grasse,
d’augmenter la masse musculaire et d’optimiser
les réserves énergétiques importantes. Des
problèmes risquent de survenir dès lors que :
l’athlète est incapable de se fixer des
objectifs adaptés à son sport et à son
physique personnel;
l’athlète est incapable de contrôler les
divers éléments de ses objectifs (par exemple
distinguer entre modifications de la masse
grasse et modifications du poids corporel
total, ou déterminer si ses apports énergétiques
totaux garantissent des réserves énergétiques
optimales);
l’athlète réduit l’apport énergétique à un
point tel que les fonctions métaboliques
et hormonales s’en trouvent perturbées.
Stratégies de gestion des apports énergétiques et de la balance énergétique :
Les athlètes devraient gérer individuellement
leurs réserves énergétiques en lipides, glucides
(énergie musculaire) et protéines (masse
musculaire) en régulant séparément l’ingestion
et la dépense de ces nutriments. Ces questions
font l’objet de sections distinctes dans cette
brochure.
Les athlètes devraient s’alimenter selon
un plan conçu en fonction de leurs objectifs
spécifiques au lieu de se fier à leur appétit ou
aux occasions qui se présentent pour déterminer
l’apport énergétique nécessaire. Les conseils
d’un nutritionniste du sport sont souvent
nécessaires pour établir un plan alimentaire
efficace.
Les athlètes devraient avoir un certain nombre
de bio-marqueurs distincts pour suivre les
progrès réalisés par rapport à chacun de leurs
objectifs énergétiques.
Le poids corporel n’est pas un indicateur
fiable ou exact de la balance énergétique.
La surveillance du poids est souvent un
exercice stressant pour les athlètes, surtout
si les données sont mal interprétées ou si le
résultat est manipulé.
Les contrôles périodiques de l’épaisseur du
tissu adipeux, surtout s’ils sont effectués par
un spécialiste en kinanthropométrie sont de
nature à fournir des renseignements utiles
sur l’évolution des réserves lipidiques.
Les cétones urinaires peuvent servir de
marqueur pour signaler des apports
inadéquats en glucides.
La mesure des modifications de la force
musculaire et de l’endurance constitue un
bon marqueur biologique du développement
musculaire.
Préoccupations particulières concernant la
limitation des apports énergétiques
De nombreux athlètes limitent leurs apports énergétiques pour perdre du poids ou de la graisse.
Or, il est nocif de réduire ces apports à un niveau
qui porte atteinte aux fonctions physiologiques. Énergie alimentaire disponible = apport énergétique
total par l’alimentation moins la dépense énergétique quotidienne liée à l’activité/effort
Des recherches menées récemment montrent
clairement que si l’énergie alimentaire quotidienne
disponible tombe en dessous d’environ 30 kcal
(135 kJ) par kg de masse maigre, les fonctions
métaboliques et hormonales qui influent sur la
performance, la croissance et la santé sont
sérieusement affectées. Chez les femmes, un
apport énergétique insuffisant se traduit, entre
autres, par des perturbations des fonctions
reproductives et du cycle menstruel. D’autres
problèmes apparaissent chez les athlètes
masculins.
Exemple de réserves énergétiques
insuffisantes :
Une femme pesant 60 kg dont 20 % de
masse grasse = 48 kg de masse maigre
L’apport énergétique quotidien est limité à
1800 kcal (7560 kJ)
Dépense pour l’exercice quotidien (1 h/j)
= 500 kcal (2100 kJ)
Énergie disponible = 1800-500 = 1300
kcal (560 kJ)
Énergie disponible = 1300/48, soit 27
kcal/kg de masse maigre (113 kJ/kg de
masse maigre) 1300 kcal (5460 kJ)
Les athlètes ayant besoin de conseils pour perdre
du poids ou de la graisse devraient s’adresser à un
nutritionniste du sport, par exemple un diététicien
spécialisé dans l’alimentation des sportifs.
Pour éviter des dommages irréversibles
au squelette, les sportives souffrant de
dysfonctionnements menstruels doivent
immédiatement consulter un médecin
spécialisé pour traitement.