Declaration de consensus
du CIO 2003 sur la nutrition
dans le sport

La quantité et la composition des aliments consommés, ainsi que le moment de leur absorption, sont susceptibles d’influer profondément sur les performances sportives. De bonnes habitudes alimentaires aident les athlètes à s’entraîner dur, à récupérer rapidement et à s’adapter plus efficacement, avec un moindre risque de maladies et de blessures. Les athlètes devraient adopter une stratégie nutritionnelle spécifique avant et durant les compétitions en vue d’optimiser leurs performances. Ils auront tout intérêt à se faire conseiller par un spécialiste en nutrition du sport qui leur indiquera leurs besoins propres en matière d’énergie et de nutriments et les aidera à choisir un régime alimentaire spécifique en fonction des exigences de leur sport pour l’entraînement, la compétition et la récupération. Un régime fournissant l’énergie adéquate grâce à l’absorption d’une vaste gamme d’aliments couramment disponibles est susceptible de répondre aux besoins en glucides, protéines, graisses et micronutriments pour l’entraînement et la compétition. Une alimentation appropriée aidera les athlètes à atteindre les dimensions et la composition corporelles optimales pour améliorer leurs résultats sportifs. Les athlètes qui limitent leur consommation alimentaire risquent des carences nutritionnelles susceptibles d’affecter à la fois leur santé et leurs performances. Ils doivent veiller tout particulièrement à choisir des aliments à haute densité nutritionnelle lorsqu’ils limitent leurs apports énergétiques aux fins de diminuer la masse corporelle et/ou adipeuse. Les lipides sont un nutriment important. Aussi, l’alimentation doit-elle en comporter une quantité adéquate. Les athlètes doivent veiller à absorber les quantités de glucides nécessaires pour couvrir leurs besoins énergétiques durant l’entraînement et reconstituer leurs réserves glucidiques durant leur temps de récupération entre les séances d’entraînement et la compétition. À cet effet, les athlètes prendront des collations et des repas riches en glucides qui constitueront en même temps une bonne source de protéines et d’autres nutriments. Une alimentation variée répondant aux besoins énergétiques apporte en général davantage de protéines que nécessaire. L’absorption de ces
protéines permet de maintenir ou d’augmenter la masse musculaire, tandis que le moment où ces protéines ainsi que les glucides sont consommés peut influer sur l’adaptation à l’entraînement. Une consommation de grandes quantités de glucides durant les jours précédant la compétition contribuera à accroître les performances, en particulier lorsque la durée de l’épreuve dépasse 60 minutes. Dans la plupart des cas, la déshydratation a des effets négatifs sur les performances et les athlètes doivent veiller à prendre suffisamment de liquides avant l’effort. Ils doivent également boire suffisamment durant l’effort de manière à limiter les pertes hydriques à moins de 2 % de la masse corporelle. Lors d’efforts prolongés, les liquides absorbés devraient contenir des glucides. En outre, il faut ajouter du sodium aux boissons dès que la transpiration entraîne d’importantes pertes de liquides, notamment lorsque l’effort excède une durée d’environ deux heures. Mais les athlètes ne devraient pas boire durant l’effort des quantités telles qu’ils risquent de prendre du poids. Durant la récupération après l’effort, la réhydratation doit leur apporter l’eau et les sels minéraux perdus par la transpiration. Il convient de mettre en garde les athlètes contre tout recours excessif aux compléments alimentaires. Certains compléments, fournisseurs de nutriments essentiels, peuvent avoir leur utilité lorsque la quantité ou la diversité des aliments disponibles sont insuffisantes, mais cette manière de compléter les apports en nutriments ne peut être qu’une solution à court terme. Les compléments alimentaires ne sauraient compenser un régime peu varié et inadéquat. Les athlètes tentés par la prise de compléments alimentaires et de produits poursportifs devraient tout d’abord s’interroger sur leur efficacité, leur coût, leurs risques pour la santé et les performances, ainsi que la possibilité d’un contrôle de dopage positif. Les compétitions et les entraînements excessifs peuvent avoir des effets négatifs. Une alimentation diversifiée assurant un apport adéquat en énergie et en micronutriments, des heures de sommeil appropriées et un mode de vie cherchant à éviter autant que faire se peut les agressions et le stress, sont de nature à accroître la résistance physique et à diminuer les risques d’infection. Il est important que l’alimentation apporte du calcium et du fer aux athlètes qui risquent d’en manquer, mais la consommation de grandes quantités de certains micronutriments risque d’être nocive. Les sportives souffrant de troubles du cycle menstruel doivent consulter sans attendre un spécialiste qui établira un diagnostic et prescrira le traitement qui s’impose. Manger peut non seulement être un plaisir de la vie, mais peut aussi contribuer à la réussite dans le sport. Lausanne, le 18 juin 2003